LE SILENCE DE LA COMMUNICATION

Il peut sembler étrange d’évoquer le silence après avoir rédigé un écrit de 555 pages. Je l’ai bouclé en effet, et pas plus tard qu’hier, mais j’ai choisi de ne pas le diffuser, pour une raison qui m’est devenue évidente pratiquement à la suite.

En ces temps de communication à outrance, où la surenchère est le maître mot, la seule qu’on oublie d’honorer, c’est celle qu’on entretient avec soi-même. Elle est pourtant vitale pour qui tient à rester honnête dans sa relation à l’autre.

On ne peut pas empêcher les pensées de naître, les questions de se poser, les réponses de s’imposer, les émotions de se manifester, c’est ce qui constitue notre environnement psychique.
En revanche, il est possible d’éviter la cacophonie intérieure. Il suffit de ne plus les opposer à des pensées, des questions, des réponses et des émotions extérieures.

Plus facile à dire qu’à faire, je suis d’accord, et c’est le but du travail personnel justement. Essayer quand même de s’y confronter, jusqu’à s’apercevoir qu’il n’y a rien d’absolu ou d’avéré dans la vie, qu’il n’y a aucune vérité – ni humaine ni immanente – qui puisse mettre tout le monde d’accord.
Arrivé devant ce constat, l’unique réalité qui subsiste, c’est la sienne. Sa propre histoire et la façon dont on la considère. La dernière question qui se pose alors, c’est si on va lui accorder une dignité entière, juste parce que c’est la nôtre.
Si nous trouvons notre histoire digne, parce que nous avons toujours fait du mieux que nous avons pu, alors nous nous sentirons digne d’exister sans avoir besoin de nous justifier.

Je suis très sensible à ce qui m’entoure, ça signifie que je présente une certaine forme d’intolérance. Et c’est vrai, je déteste profondément l’hypocrisie qui régit les relations sociales, sauf que ça ne fait pas de moi un être nocif.
L’opinion publique aussi est une forme d’intolérance, puisque elle ne supporte pas ce qui dépasse du cadre de ses normes. La différence, c’est qu’elle exerce de la répression Et là oui, c’est nocif.
Or, en voulant changer ce que je suis, je relayais ses diktats, je me faisais du mal sans même m’en rendre compte

Le livre que j’ai écrit raconte le chemin que j’ai suivi pour me réconcilier avec ma nature. Il a été chaotique souvent, féroce parfois, parce que j’ai voulu batailler avec un ennemi insaisissable.
Une histoire concerne le passé, et il est essentiel de le revisiter pour lui rendre la place qui lui est due. Après tout, c’est ce qui nous construit, c’est ce qui nous sert à déterminer la manière dont on se propose d’aborder le présent.
Et une fois que c’est fait, on peut le laisser s’en aller.
C’est pourquoi j’ai décidé de ne pas le partager en dehors des personnes qui me l’ont demandé.

Je suis en paix avec mon histoire passée maintenant, tout ce que j’ai envie d’exprimer, c’est ma sérénité retrouvée.



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